Michel Cécé est issu de la poésie. Il a publié un roman « Le poème éclaté » et a écrit, mis en scène et interprété une lecture-spectacle dans le cadre du festival off d’Avignon. Directeur d’un centre de formation, il vit et travaille à Nîmes. Il a été primé à plusieurs concours de poésie (Escales hivernales – fête du livre de Lille, Estieugues, Narbonne…)
Lectures d’extraits des Carnets de guerre
« Les nettoyeurs de tranchées », Fernand Léger Refus d’obéissance, Jean Giono
| « Je pars avec les vagues d’assaut et à la première tranchée allemande je m’arrête et avec les copains on fait le boulot ». C’était justement ce boulot qui m’intéressait. Je savais le droit de vie et de mort qu’ont ces quelques hommes sur les blessés et les vivants restés dans les lignes, aussi je voulais savoir ce qu’il faisait, lui. | Je ne peux pas oublier. Je ne peux pas oublier la guerre. Je le voudrais. Je passe des fois deux jours ou trois sans y penser et brusquement, je la revois, je la sens,je l’entends, je la subis encore. Et j’ai peur. Ce soir est la fin d’un beau jour de juillet. La plaine sous moi est devenue toute rousse.On va couper les blés. L’air, le ciel, la terre sont immobiles et calmes.Vingt ans ont passé. Et depuis vingt ans, malgré la vie, les douleurs et les bonheurs, je ne me suis pas lavé de la guerre. L’horreur de ces quatre ans est toujours en moi. Je porte la marque. Tous les survivants portent la marque. |