Festival du livre social
vendredi 8 juillet 2022 au samedi 9 juillet 2022Marseille
Le livre social n’existe pas. Ce n’est ni une catégorie ni un genre.
Afin de comprendre en quoi dire d’un livre qu’il est « social » comporte un intérêt, il faut faire un détour par le cinéma et la philosophie. Le travail de Gilles Deleuze est en ce sens d’un secours particulier. Deleuze explique en effet que le drame social au cinéma a deux caractéristiques. La première d’entre elle est la « mise en transe ». La mise en transe donne à voir des antagonismes, des confrontations, un affrontement blocs (riches/pauvres, ouvriers/patrons, privé/public). En ce sens, le drame social propose un nouvel agencement, il s’inscrit en rupture face à la fatalité des clivages. La deuxième caractéristique est « la production d'énoncés collectifs non unanimistes », de possibles donc, qui ouvrent plus qu’ils n’enferment. Ainsi, le livre social est probablement le double de papier du drame social tel que défini par Deleuze. Il ouvre une porte, casse une fenêtre, bondit, se jette à l’eau. Il
invente. Le livre social ne se contente pas de décrire froidement les rapports de domination d’une réalité sociale arrêtée. Il propose un nouveau récit, croque un monde dans toute sa complexité, raconte la possibilité d’un renouveau. Il propose ainsi une troisième voie.
Le livre social pourrait bien proposer de penser la possibilité d’une révolte ou plus encore d’une volte comme le suggère Alain Damasio dans « Le dehors de toute chose ».
Le livre social, « une poussée de vie qui se rémunère elle même par la joie d’agir. »
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