Je suis un rocher. Je dresse dans le ciel ma forme, à d’autres semblable. Unique. Ma base ne vacille pas, j’ignore moi-même où je commence, où je finis. J’ai pour compagnon, pour alter ego, l’oiseau éperdu qui m’aime et m’auréole, et qui me parle de notre commune origine. On me confond parfois avec d’autres aspérités, d’autres accidents de terrain. D’autres statues. En moi pourtant les veines sont multiples : obsidienne pour le miroir, cuivre pour le langage, turquoise pour la nostalgie. Et si toutes ondoient, c’est seulement pour contredire mon inconsolable fixité.