En l’état actuel des connaissances scientifiques, il n’existe aucun marqueur neurologique ou génétique susceptible de contribuer au diagnostic d’autisme. Plus encore, l’hypothèse d’une étiologie biologique de l’autisme diminue à mesure que le nombre et la qualité des études progressent. De même, le bien-fondé scientifique et éthique des approches comportementales de l’autisme a été sérieusement mis à mal ces dernières décennies, au point qu’il semble aujourd’hui nécessaire d’en tirer les conséquences en termes de pratiques et de politiques de soin.
Partant des apories de la psychiatrie biologique appliquée au champ de l’autisme, cet ouvrage développe une critique argumentée et chiffrée des impasses des approches biomédicales et standardisées de l’autisme, pour soutenir la nécessité de la psychanalyse dans l’accueil de la parole de l’enfant et de ses parents.
Treize présentations cliniques font le cœur battant de cet ouvrage, et concernent le travail de soin et d’accompagnement des enfants en cabinet, à l’hôpital, en institution ou à l’école. Chaque cas éclaire la façon dont les analystes accueillent les enfants autistes, leur famille, pour porter l’accent sur la situation singulière de l’enfant, loin de toute préoccupation catégorielle, déterministe ou normative. Le propos s’ouvre sur le développement de questions propres au champ analytique : la parole et le corps, l’usage des références diagnostiques, la place du traitement médicamenteux, la dialectique science/psychanalyse, la technique et l’éthique de la psychanalyse…
Faire résonner la fonction de la psychanalyse dans le concert contemporain des discours et des savoirs, c’est aussi soutenir la diversité des pratiques et le libre choix du mode de soin pour les familles et les professionnels. Cet horizon interroge les politiques publiques dédiées à l’autisme et à l’enfance ces vingt dernières années. Il ne concerne pas seulement les psychanalystes, mais touche l’ensemble du champ social et les fondements même de notre démocratie.