Le terme bidonvilles est générique et recouvre des modes d’habitation divers : campements de baraques ou de caravanes, terrains squattés et plus ou moins aménagés, installations de fortune dans l’espace public urbain, etc. Le point commun
de ces habitats est qu’ils sont occupés par des populations pauvres ou en situation de précarité et qu’ils renversent les règles d’urbanisme dont nous sommes coutumiers dans les pays développés. Dans ces pays, on aménage un espace, on construit et ensuite on y habite, tandis que dans les bidonvilles on habite d’abord, on construit et éventuellement on procède à des aménagements par la suite.
Les bidonvilles retenus dans le cadre de l’étude sont quasi exclusivement peuplés de populations Roms2. La migration des Roms est déjà ancienne et elle s’est déroulée par vagues successives à partir des années 1920 si bien que, d’après les chiffres du Conseil de l’Europe, il y aurait 400 000 Roms en France aujourd’hui, pour la plupart dilués dans la société. Pourtant les chiffres officiels ou ceux qui sont repris dans le débat public mentionnent le plus souvent les 15 000 à 20 000 Roms arrivés à partir des années 19903.