Demande d’asile, départ économique, réfugiés climatiques, déplacements dus aux guerres, les angles de vue sur l’immigration répondent à des situations humaines et géographiques diverses et sont traitées par le pays d’accueil selon des textes et des dispositifs différents, et en constante évolution.
Il n’y a pas de réelle prospective qui pense et définit l’immigration dans une dimension beaucoup plus sociale. En effet les personnes qui se lancent dans ce départ afin de « passer » ont une histoire personnelle, familiale, culturelle qui en fait des sujets uniques. Leur trajectoire rejoint des cohortes administratives, certes mais ce sont des personnes que les travailleurs sociaux rencontrent.
Dans l’ombre de la lumière médiatique des débats politiques sur l’immigration, « redevenue en France ce chiffon rouge qui exacerbe d’autant plus les tensions qu’il parvient à cristalliser les affrontements, tout en creusant l’écart entre le système politique et ce que vit la population » (Philippe Lemoine, 2023), de nombreux acteurs associatifs, les petites mains du travail social, œuvrent quotidiennement auprès des demandeurs d’asile. C’est là qu’on retrouve la dimension intrinsèquement sociale de cet accueil, dans cet interstice fragilisé entre l’agitation politique, qui n’est plus le fruit que des extrêmes, et l’urgence souvent dramatique des personnes en danger, contraintes de fuir au péril de leur vie leur pays d’origine.
Afin de tenter d’approcher cette réalité, ses évolutions et son actualité, nous avons rencontré et/ou sollicité des acteurs sociaux impliqués dans ces problématiques. L’importance des textes et la complexité de rendre compte du phénomène migratoire actuel nous entraîne à proposer deux numéros de la revue Forum. Le premier numéro que nous donnons à lecture ici parle de la nécessité de « PASSER » pour les candidats à l’exil.