La culture de l’individu dans laquelle on a plongé le corps social en le tenant par les pieds, constitue une source d’excitation et de désœuvrement sans pareil. Le culte de l’autonomie fait désormais partie des stratégies qui alimentent le spectre de cette culture de l’individu où bien-être et épanouissement personnel servent de slogans efficaces à la société dépressive. De quoi parlons-nous quand nous parlons d’autonomie ? Question qui se subdivise : qu’est-ce qui la constitue ? Et que signifie concrètement la promotion de l’autonomie ? Ou commence et où finit l’autonomie ? L’autonomie de l’un finit-elle là où commence celle de l’autre ? Non, ça c’est pour la liberté… Autonomie fonctionnelle, l’autonomie psychique, l’autonomie relationnelle ? Tout un univers où les formes d’autonomie se croisent et se superposent. Dès lors qu’on veut déterminer le champ de l’autonomie, on est renvoyé à une pluralité de champs et de significations dont certaines n’hésitent pas à entrer, dès qu’on a le dos tourné, en opposition les unes avec les autres. L’autonomie est plurielle et celui qui s’obstinerait à la fonder théoriquement, devrait nécessairement opter pour une posture relativiste où toutes les formes d’autonomie se valent jusqu’à se confronter entre elles et partiellement s’annuler.

Présentation de la revue : Le sociographe est une revue trimestrielle d'instituts de formation associés et d'établissements partenaires du travail social. Elle alimente et guide la recherche dans le travail social et médicosocial. Elle propose également la publication annuelle d'un hors-série.

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