Cette étude décrit et analyse la mise en oeuvre de l’action publique dans le cadre d’un dispositif spécifique aux politiques éducatives : le Projet personnalisé de scolarisation (PPS), qui ouvre le droit à la scolarisation aux enfants en situation de handicap. L’enquête croise à la fois les visions des bénéficiaires de l’action publique, soit les parents des enfants concernés, et celles des acteurs bureaucratiques qui produisent le droit à la compensation du handicap, soit les agents de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ou des acteurs de l’école inclusive. Le parti pris est d’envisager le PPS comme un dispositif participatif co-construit entre ces protagonistes à chaque étape décisionnelle, où se jouent des logiques à la fois politiques et administratives, mais aussi individuelles. L’ouvrage montre, d’une part, les disjonctions qui existent entre l’ambition inclusive et les réalités de terrain, dans la mesure où l’introduction du handicap à l’école vient bousculer un rapport à des normes essentiellement scolaires et médicales. D’autre part, les trajectoires biographiques des parents révèlent de véritables (re)constructions identitaires, afin de devenir des « experts profanes » du handicap de leur enfant, tout en prenant part à la politique inclusive. La plasticité et l’orientation de l’intervention publique sont donc pleinement dépendantes des conditions de la co-construction entre les familles et les professionnels.

Cet ouvrage est issu de la thèse de Cécile Marini intitulée La co-construction du projet personnalisé de scolarisation. Approche ethnosociologique de l’action publique, qui a reçu le prix de thèse de l’INSEI en 2023.